Chapeau melon et bottes de cuir
de Jeremiah Chechik
avec
Ralph Fiennes, Uma Thurman, Sean Connery


Cette fois, je vais être prudent pour vous parler de ce film. Subjectivement parlant, j’ai bien aimé. Mais je sais que je ne peux pas prétendre qu’il s’ agisse d’un jugement unanime. Je suis bien certain que les avis vont être partagés. Le problème, c’est que le film s’appelle Chapeau Melon et Bottes de Cuir. Donc si on le considère ainsi, dans le style de la série où jouait Madame Peel, et qu’en plus on aimait cette série, alors oui, c’est un bon film. Par contre, si on ne le voit que comme un film, sans aucune référence, on pourrait éventuellement s’avérer déçu.

Pourquoi tant de prudence me direz vous ? Il faut bien comprendre qu’il ne s ’agit en rien d’un film conventionnel. C’est un film qui regroupe le policier, l’espionnage, la science fiction, l’humour, la loufoquerie et le surréalisme. Résultat, on aime ou on n’aime pas !
Mais puisque le film m’a plu, voyons un peu de quoi il s’agit. L’histoire est celle de John Steed (Ralph Fiennes, Le Patient Anglais), agent secret, et d’Emma Peel (Uma Thurman, dont je n’ose citer la filmographie déjà très riche), biologiste, tous deux lutant contre un homme aux ambitions plus que spectaculaires, Sir August De Wynter (Sean Connery, ça vous dit quelque chose ?), qui a mis un point un processus pour contrôler le temps (pas celui qui passe, mais celui du chaud et du froid) à l’aide d’une machine qu’il a dérobé: le Prospero Project.
La façon dont le film est construit, dont les personnages sont campés, le style de l’histoire, le style de l’avancée de la résolution du problème, permettent de retrouver en tout point, les ingrédients si géniaux de la série télévisée. Les personnages brossés avec classe par Ralph et Uma sont très stéréotypés. Il faut d’ailleurs un moment pour s’y faire et entrer dans leurs jeux. Mais au bout du compte, on les remercie d’une telle prestation, c’est un des aspects clefs de la série culte que l’on retrouve finalement avec grand plaisir. Sean lui, est toujours égal à lui même. Un bon acteur, pas très fin mais toujours sympathique (même dans le rôle du méchant) avec une présence à l’écran époustouflante. C’est qu’il en impose toujours et ne laisse aucune place aux autres acteurs en cas d’erreur... fort heureusement tous très bons. On notera aussi la présence de Grand-Mère, le boss de Steed, excellemment caricaturé par Jim Broadbent, et plus accro que jamais de cigarettes... un véritable pompier.
On notera aussi que le film se veut fidèle à la série. Les rues sont désertes, les personnages peu nombreux, les décors psychédéliques, les ambitions absurdes, et les machines exagérées (déguisement en ours en peluche, insectes mécaniques...). Il faut tout de même noter au passage que le célèbre John Steed de la série (Patrick Macnee) fait aussi partie du casting sous les traits d’un colonel invisible.

En fin de compte, ce film est un très bon Chapeau Melon et Bottes de Cuir où l’on retrouve un zeste de 007, un soupçon de conte de Noël, et une grosse dose de la série du même nom. Au fait, n’oubliez pas l’heure du thé !

Vincent Barrat, le 9 septembre 1998.